Rumeurs sur la ville

Par Josée Pilotte

J’ai un ami qui capote littéralement sur la pleine lune. Il organise sa vie en fonction de celle-ci. Mariage, voyages, alouette tout y passe. 

Étions donc au rendez-vous samedi soir pour admirer le lever de la Grande dame, au lac St -Victor à Wentworth. 

Au lac? Non!, SUR le lac, aux premières loges avec la bouteille de vin rouge, les chiens qui courent, pis toute pis toute! J’vous dis: une carte postale, un beauty-shot de cinéma. Tout un crash avec le tourbillon montréalais dans lequel j’étais plongée depuis la veille: les néons, les trottoirs bondés de gens, les klaxons, les sirènes des ambulances… bref du monde, du bruit en masse! 

On se racontait tout ça, ce bruit, cette fureur, au beau milieu du lac entouré de son silence. On se disait combien on était chanceux d’avoir le meilleur des deux mondes.

C’est dans des moments comme celui-ci qu’on se rappelle pourquoi on a choisi de vivre ici. Je le sais: je le dis souvent (peut-être trop), mais que voulez-vous, j’ai l’impression qu’on ne le répètera jamais assez.

C’est sûrement la crainte de perdre tout ça qui pousse certains de nos lecteurs à nous écrire sur la crainte de l’urbanisation de notre région. On a eu le boulevard Taschereau enfoncé dans la gorge… on craint maintenant de perdre l’esprit du petit commerçant qui nous reçoit «chez lui» au détriment de grandes surfaces sans personnalité. Ce qui me chagrine le plus, c’est que ces lecteurs qui nous écrivent le font trop souvent sous le couvert de l’anonymat comme s’ils craignaient de donner publiquement leur opinion.

On est pourtant pas dans une dictature, bordel!

Les élus ne sont pas là pour faire régner la terreur sur nos villages comme les Tontons Macoutes haïtiens.

On est à Saint-Sauveur, pas en Libye, merde! 

Ce qui est frustrant aussi, c’est que plusieurs de ces citoyens nous prennent pour des Sauveurs, surtout quand il est minuit moins quart. Ce rôle nous convient parfaitement mais encore faudrait-il avoir une conscience un peu plus globale et ne pas seulement s’agiter quand le problème arrive dans notre cour. Il faudrait aussi apprendre à prévenir au lieu de guérir; des mécanismes démocratiques existent pour faire entendre sa voix. S’inquiéter plutôt au moment de l’adoption d’un changement de zonage.. ça peut éviter de voir pousser un Canadien Tire à la sortie 60…

… je dis ça même en passant!

Des évènements comme les Laurentides de rêve ont permis aux citoyens de dresser leurs boucliers pour préserver leur environnement et faire valoir publiquement et directement à leurs élus ce qu’ils souhaitent pour l’avenir de leur région. C’est-tu pas beau quand on se parle… et qu’on s’écoute!

D’ailleurs à ce sujet, nous félicitons la MRC des Pays-d’en-Haut d’avoir repris au vol le concept Mes Laurentides de rêve et de «tenir au cours des mois d’avril et de mai, différentes assemblées de consultations afin de recevoir l’avis des municipalités, des groupes cibles et de la population», en vue d’élaborer un projet d’énoncé «visant à léguer à la population des Pays-d’en-Haut»:

– un cadre de vie de qualité

– un milieu de vie convoité

– un niveau de vie envié

– le tout, dans un environnement protégé constitué de lacs, de rivières, de forêts et de montagnes!

… pis une bella luna qui se lèvera encore demain dans le silence majestueux de nos Laurentides….

… je dis ça même en passant!

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *