Vous faites ce que vous voulez!

Par Josée Pilotte

Outre le fait que nous avons un merveilleux automne et qu’un vent de renouveau souffle sur notre pays… 
Bon là, j’ouvre une longue parenthèse.
Je ne peux pas croire qu’on était rendus une société si sclérosée, avec autant d’œillères, à un point tel qu’on était devenus l’exemple à ne pas suivre, faut le faire quand même! Tellement endormis que certains de mes amis ont voté conservateur. Yes madame, con-ser-va-teur! Je peux-tu vous dire qu’on ne marche plus sur le même trottoir depuis deux semaines?! Je blague, je sais bien qu’on n’a pas le choix de se croiser, un trottoir sur deux est en réparation à Saint-Sauveur! C’est rendu qu’on se croirait à Montréal tellement il y a de cônes oranges et des gens qui font la circulation aux heures de pointe! 
Fermer la parenthèse.

Blague à part, ce qui m’a fait le plus plaisir récemment, c’est la nouvelle concernant l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) qui nous a balancé à la gueule que les charcuteries et la viande rouge étaient des éléments cancérigènes.

Thanks God!, je peux enfin respirer librement. La granola est heureuse comme dirait l’autre; plus besoin de me justifier à table pour ce qu’on qualifierait de petits caprices; je vais enfin pouvoir manger mes brocolis sans viande sans avoir à me justifier ou même à me sentir coupable.

À la suite de cette annonce, on a vu journalistes et commentateurs de toutes allégeances essayer de minimiser l’affaire : « Mangez-en, mais mangez-en modérément », pouvait-on lire.

Bien voyons donc! On est-tu encore en train d’essayer de se donner bonne conscience, que manger un petit steak sur le BBQ, c’est bon pour la santé?

Personnellement, quand je vais à l’épicerie et que je vois l’abondance des produits de toutes sortes et à n’importe quels moments de l’année, et bien je me dis que tout ça a un prix, et que c’est notre santé qui va payer.

Soyons réalistes un peu, l’industrie du bœuf au Canada rapporte des milliards de dollars par année, on « fabrique » à la chaîne des poulets douteux, et on devrait encore penser qu’il n’y a pas de corrélation entre ce que l’on mange et les maladies qu’on développe? Vraiment? Pensez-vous que toutes les saloperies que l’agroalimentaire répand dans nos champs, qui sont gobés ensuite par nos bestiaux, qu’on gobe enfin à la chaîne, comme des ignares, n’ont aucune incidence sur notre santé? Vous êtes sérieux, là? Et comment expliquer cette épidémie de TDAH, d’allergie en tous genres, de maladies diverses, de cancers en tous genres, etc.? On vit l’abondance de bouffe, mais une abondance creuse, vide de substance, de nutriments. Et je vous parle pas non plus de votre kiwi qui a fait 15 000 km jusqu’à votre assiette. Et je vous épargne le discours écolo au sujet des gaz à effet de serre engendrés par l’industrie bovine. La boucle est bouclée avec mon steak. Vous avez toujours de l’appétit?

Tout ça pour dire qu’on est loin des petites poules élevées librement dans un champ au soleil dans le temps de nos grands-parents. Elles grossissent deux fois plus et plus vite qu’il y a 30 ans les jolies poulettes. Elles ont en moyenne 40 jours de vie et ne voient même pas la lumière du jour. Pire, je soupçonne même qu’elles se déplument les pauvres. On rigole, mais c’est pas drôle : on est rendus qu’on fait des poules génétiquement modifiées pour qu’elles naissent sans plumes. Ainsi, ça va plus vite sur la chaîne de production : plus besoin de les plumer! Imaginez ce que ça peut avoir comme impact sur notre santé?

Non, la vérité c’est que la maladie, c’est une business payante. On nous prend pour des épais, on nous garde dans l’ignorance et ça fait l’affaire de bien du monde. En d’autres mots, ça fait tourner l’économie quoi!

L’industrialisation de notre alimentation nous tue à petit feu. Vous faites bien ce que vous voulez, mangez votre steak si ça vous tente, moi j’ai fait mon choix de le tenir à distance de mon assiette.

Et puis qu’on se le dise, je ne suis pas meilleure qu’une autre. Je ne suis même pas à l’abri de la maladie. Mais comme dirait le docteur Béliveau, je fais tout en mon pouvoir pour investir dans mon capital santé intelligemment.

J’en ai des petits comiques qui me disent : « Hey toé! Faudrait pas que tu tombes malade avec toute la luzerne que tu manges; qu’est-ce que tu ferais? Qu’est-ce que ça t’aurait donné de te priver des bonnes chairs de la vie?! »

(…)

Eh oui, ça va jusque-là l’imbécillité humaine.

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