Lettres ouverte : L’idée piscine/aréna un projet à mettre sur la glace
Par Rédaction
À Piedmont, en bordure de la 117 et de la rue Principale, il y a un parc en l’honneur de Jack Rabbit, pionnier du ski de fond dans les Laurentides. Son pathétique emplacement, aux abords d’une insipide voie de circulation, illustre parfaitement combien collectivement nous n’avons pas su conserver la magie et la beauté d’une œuvre devenue peu à peu inexistante.
À l’époque et pendant des décennies, nous avons tous cru que la nature était sans fin et sans fond et appartenait à tous. Un développement se faisait quelque part, on déplaçait sans trop de problèmes les sentiers sur le terrain d’un voisin compréhensif et conciliant. Or, en 2020, nous avons atteint les limites de cette façon de faire. La pression démographique est devenue trop forte. Jour après jour, la nature s’amenuise et s’estompe de façon continue et continuelle. Si la disparition des forêts du Brésil et de l’Australie nous émeut tant, pourquoi les nôtres nous laissent-elles si passifs et indifférents? Pourquoi est-il possible de demander des dizaines de millions pour un complexe sportif et si ardu de demander 10 fois moins pour le parc du Mont Loup Garou, dont on doit en plus, constamment justifier la valeur et la pertinence?
La nature est collectivement notre richesse. Chaque jour, on nous dit combien elle est autant essentielle à notre économie que nécessaire à notre bien-être. C’est donc dans cet esprit que je demande que soit mis sur la glace le projet aréna/piscine, le temps que l’on trouve tous ensemble les moyens financiers, normatifs et législatifs qui puissent assurer la sauvegarde et la pérennité d’espaces verts proches, accessibles et d’envergure. Ce douloureux report, s’il en est un, est sans doute le plus avisé dans les circonstances, si nous voulons conserver pour nos enfants, l’esprit des lieux et un art de vivre qui ont inspiré tant de nos illustres prédécesseurs.
Jean Pierre Létourneau