Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson : Une partie du sentier patrimonial Oxford-Cambridge n’est plus accessible
Avec Luc Robert
Un tronçon du sentier patrimonial Oxford-Cambridge situé à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson n’est plus accessible, a appris le Journal par un citoyen qui réside à proximité.
Dans un échange de courriels, la directrice générale de la Société de plein air des Pays-d’en-Haut (SOPAIR), Marie-France Lajeunesse, affirme qu’à la demande de la Ville de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, la SOPAIR « a effectué un relevé terrain et procédé à une analyse du secteur pour le passage ». « [Sophie] Julien, directrice du Service de l’urbanisme, travaille actuellement à une solution pour tous », indique Mme Lajeunesse.
Le maire de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson souligne qu’à sa connaissance « le sentier n’était pas reconnu et pratiqué ». « À ce que je sache, le lotissement de la terre a été fait avant (l’arrivée du sentier). Et ce sentier Cambridge était utilisé dans le temps, il y a fort longtemps. Le sentier n’est pas officiellement reconnu de nos jours. Je pense qu’il n’y a personne de lésé dans ce dossier. »
Un sentier historique
Le sentier Oxford-Cambridge est un « sentier patrimonial d’importance pour la communauté des Laurentides », souligne Daniel Bergeron, président de Plein air Sainte-Adèle (PASA). « Il est même inscrit au patrimoine immatériel de Sainte-Adèle. Ce serait une très grande perte de le perdre. »
Le sentier a été l’hôte d’une compétition amicale de ski opposant l’université McGill aux universités d’Oxford et de Cambridge en 1931, explique-t-il. Comme la portion du sentier visé est sur le territoire de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, l’organisme PASA et la Ville de Sainte-Adèle n’ont aucune juridiction sur celui-ci.
« Nous avons alors avisé la SOPAIR qui pourra assister la Ville de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson dans la recherche d’une solution pouvant concilier les attentes légitimes du propriétaire des terrains visés aux besoins de protection du patrimoine récréotouristique et skiable des Laurentides. Notamment, une courte déviation du sentier aux limites des lots concernés. PASA offrira aussi toute aide qui pourrait être nécessaire. Une communication a été initiée récemment à cet effet avec les représentants de la ville », a fait savoir M. Bergeron.
Selon Mme Lajeunesse, « il n’y a rien qui laisse entendre à ce stade que le dossier sera problématique pour un passage cet hiver ».
Sensibilisation
La directrice générale de la SOPAIR affirme que ce genre de situation arrive souvent lorsqu’il y a des changements de lotissement. « Il y a quelques années, il n’y avait aucun suivi et les sentiers, notamment patrimoniaux, fermaient en raison des développements », indique-t-elle. Le réseau de ski nordique, de village en village, était beaucoup impacté.
Toutefois, la SOPAIR travaille à sensibiliser les services d’urbanisme des municipalités pour être plus vigilant lorsqu’un développement touche un sentier. « Dans ce cas-ci, ça semble suivre la bonne procédure. »
« Le pérennisation et la protection des sentiers demeurent prioritaire à 100 % à Sainte-Marguerite. On agit en ce sens », affirme le maire Boucher.
1 commentaire
Ce que l’article ne dit pas c’est que l’emprise nécessaire pour la sauvegarde du sentier avait déjà été cédée à la ville comme la loi le prévoit pour 6k mais la ville l’a rétrocédé au promoteur pour qu’il la recède à un autre nouveau promoteur privé pour agrandir ses lots (et non leur donner accès car ils en avaient déjà un).
La valeur de l’emprise maintenant commercialisée dépasse les 225k, de l’argent qui aurait pu profiter à la communauté.
Autre chose, ce sentier était bel et bien classé patrimonial et l’ignorance des élus à cet égard est inacceptable.
Le nouveau cadre législatif prévoit spécifiquement l’obligation des promoteurs de céder aux villes les emprises nécessaire à la préservation des sentiers pressentis ou patrimoniaux.
Si la pérennisation des sentiers était réellement la priorité de la Ville, pourquoi avoir rétrocédé pour fin de commercialisation une partie de notre patrimoine?