La Maison des Arts Sainte-Marguerite

Par Rédaction

Par Daniel Giguère – Parmi les événements qu’il faut retenir dans cette année particulièrement riche sur le plan culturel, notons l’ouverture officielle de La Maison des Arts Sainte-Marguerite, prévue à l’automne. Un lieu d’échange et de création qui occupera une place de choix dans les locaux de l’Hôtel de Ville, à quelques pas du majestueux lac Masson.

C’est avec Nadia Perron, fondatrice et présidente du nouvel organisme, que nous abordons le sujet sur la magnifique terrasse du café O’Marguerites. L’été, assez maussade avouons-le, s’entrecoupait ici et là de journées ensoleillées dont il fallait tirer profit au maximum. La fin juillet nous a donné, fort heureusement, quelques belles journées pour une rencontre chaleureuse.

(Daniel Giguère) En te regardant aller un peu partout dans le village, impliquée dans des activités auprès des enfants et parfois aux dîners de La Rencontre, on a l’impression que tu as grandi ici tellement tu sembles comme un poisson dans l’eau. Ce n’est pourtant pas le cas, si j’ai bien compris. Raconte-nous un peu ton parcours.

(Nadia Perron) Je suis originaire de Kedgwick, un petit village du Nouveau-Brunswick, que j’ai quitté à 18 ans pour venir étudier à Montréal en design de mode. Mais c’était surtout parce que j’avais besoin de liberté et de voir autre chose. J’ai fait quelques défilés en tant que designer, mais la confection de vêtement m’interpellait peu, j’aimais beaucoup plus l’aspect création et l’énergie en coulisse.

On te voit souvent griffonner dans un calepin. Une passion ?

Oui ! Le dessin a toujours été ma force. J’ai commencé quand j’étais enfant, et je n’ai jamais arrêté. J’ai fait plusieurs années en tant que styliste lors de séances photo pour des événements, des festivals, etc. J’ai fait un bon bout de chemin avec une galerie autogérée sur le Plateau. J’y exposais et vendais surtout des illustrations. J’adorais les soirs de vernissage, l’énergie, la rencontre entre artistes autour d’un verre.

Passer du Plateau à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, c’est un choix qui ne s’impose pas facilement à l’esprit ! (Rires). Disons que la pandémie, comme pour beaucoup de monde, a joué un rôle déterminant. On vivait à Longueuil, mais on allait régulièrement chez les beaux-parents, qui possèdent une maison à Val-David. Le confinement, le fait de vivre dans une bulle familiale aussi intense, a fini par nous convaincre de sortir de la ville pour de bon. Un choix qu’on ne regrette vraiment pas.

Comment est venue l’idée de créer l’organisme ?

Ça fait des années que j’entretiens le rêve de lancer une galerie-atelier autogérée! Même enfant, je rêvais d’un endroit où aller s’immerger dans la culture. Il faut dire que là d’où je viens, l’art et la culture n’étaient pas une priorité. C’est sans doute pour ça que l’axe de médiation culturelle est si important à mes yeux. Tout ça pour dire qu’un matin, j’étais assise au café O’Marguerites, et je me suis souvenue de ce rêve. J’ai réalisé que c’était l’endroit et le moment parfait pour le revisiter.

Quelle sera sa vocation ?

Démocratiser les arts et la culture à SMLM en passant par la médiation culturelle. Créer un lieu de rassemblement, d’échange et de découverte. C’est super important pour moi. Le secteur d’activité se définit par les beaux-arts et le loisir culturel. Donc par des expositions aux médiums variés (pas seulement la peinture). Nous allons accueillir des expositions itinérantes, en collaboration avec d’autres galeries et musées.

Ce sera donc un espace multifonctionnel ?

Oui, absolument. Une portion sera un atelier. Les gens pourront venir voir les artistes en plein processus créatif. L’autre partie sera réservée aux expositions.

On connaît tous le fameux dicton : il faut tout un village pour élever un enfant. Il me semble que dans le cas de La Maison des Arts, l’implication auprès des enfants sera particulièrement importante.

Effectivement, je tiens à ce que nous nous investissions auprès des enfants de notre communauté. L’art c’est une façon de s’évader, de communiquer. Je veux leur montrer que l’art aussi c’est une possibilité pour eux. Je veux défaire les préjugés autour de l’art et qu’on arrête de penser que c’est inaccessible et que ça peut être compris seulement par une petite partie de la société.

Des actions concrètes témoignent déjà de cette vision, non ?

Cette année, La Maison des Arts était présente à l’école primaire. Nous nous sommes outillés de la plateforme Studio Riopelle pour aller créer des toiles avec les enfants. Pour leur faire découvrir qui était Jean Paul Riopelle, ses œuvres et son impact. Chaque classe a réalisé une toile. Les enfants se sont reconnus à travers Riopelle et ses histoires de hockey, de pêche, son esprit moqueur. Les tableaux créés par les enfants de l’école seront exposés à l’église pour le concert du 7 octobre prochain.

L’an prochain, nous allons explorer une nouvelle artiste canadienne acadienne : Maude Lewis. Je souhaite du plus profond de mon cœur en faire une tradition annuelle. Un nouvel artiste à découvrir chaque année. Il faut bien entendu souligner le 100e de Riopelle. Nous organisons les célébrations en collaboration avec la ville de SMLM. C’est vraiment excitant !

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