Cendrine Browne redonne à son sport en créant « Féminaction »
Par Luc Robert
Cendrine Browne et Laura Leclair, coéquipières en ski de fond, lancent un programme provincial d’entraînement pour adolescentes.
Le projet « Féminaction » permettra aux jeunes filles de 13 à 15 ans de parfaire leurs connaissances et leurs entraînements, grâce aux deux fondeuses de renoms. « Beaucoup de jeunes filles s’adonnent au ski de fond au Québec. Mais lorsque des difficultés surviennent à l’adolescence, plusieurs décrochent, même si elles ont un talent certain. Le but est de leur offrir tant notre expérience que des conseils techniques à l’entraînement, pour qu’elles poursuivent leur jeune carrière », a souligné Browne.
La Prévotoise s’est associée à la Gatinoise Laura Leclair, 24 ans, qui participait pour la première fois au programme de développement senior de l’équipe nationale, en 2020-2021, après trois saisons convaincantes chez les juniors.
« Laura et moi avons développé ce projet à partir de la communauté. L’idée est de présenter 4 camps pour des filles de partout en province. Étant donné que la pandémie n’est pas terminée, nous en tiendrons seulement deux en 2021, à l’automne, au Mont-Sainte-Anne. Nous aimerions aussi développer des entraîneures féminins. Il y a un manque de présence féminine dans notre sport. »
Celles qui aimeraient se renseigner pourront consulter la page Facebook « Cendrine Browne – ski de fond », sur laquelle seront publiés les détails sous peu.
« Il s’agit d’un projet positif et constructif pour Cendrine, pour des jeunes athlètes qui caressent le même idéal olympique qu’elle et Laura. Lorsque la Santé publique le permettra, elles pourront visiter divers clubs au Québec. Ça permettra aux deux d’être des mentors et des coachs pour la jeunesse, parallèlement à leur carrière », a analysé M. Louis Bouchard, entraîneur du duo et ex-instructeur d’Alex Harvey.
Hors de contrôle
Alors que les bonzes de Nordiq-Canada cogitent en coulisses sur la sélection des quatre skieuses de fond qui risquent de représenter le Canada aux Jeux d’hiver de Pékin, du 4 au 20 février 2022, l’entraîneur Bouchard estime que Cendrine a fait tout en son pouvoir pour se qualifier.
« Cendrine a connu une saison fantastique, avec deux courses parmi les 23 premières et plusieurs Top-30. Nordiq-Canada revoit présentement sa façon de faire et je ne sais pas si les critères de sélection changeront. Le dossier est maintenant entre les mains du nouveau directeur-général, Stéphane Barrette, qui est sensible au cas de Cendrine. Les choix sont normalement annoncés en mai. Je dirais que Cendrine est aujourd’hui parmi les 25 meilleures mondialement. Elle progresse encore à 27 ans : avant, le style patin était son meilleur. Mais en 2021, son style classique est rendu aussi fort. Elle a une dizaine de secondes à gagner sur les épreuves de 10 km et je crois qu’il est réalisable de penser qu’elle puisse les combler. Plusieurs skieuses ont atteint leur pic de carrière au début de la trentaine », a-t-il fait remarquer.
Actuellement, les quatre favorites pour joindre la feuille d’érable sont : Katherine Stewart-Jones, Maya MacIsaac-Jones, Dahria Beatty et Cendrine Browne.
Limitation d’effectifs ?
Des rumeurs ont circulé à l’effet que seulement trois athlètes pourraient être retenues pour aller en Chine.
« Peu importe ce qui se brasse, je me concentre sur ce que je contrôle. Ils annoncent habituellement la composition de l’équipe à la fin d’avril. On a des camps obligatoires auxquels nous devons participer ensuite. Dans un cas ou l’autre, je serai de retour à l’entraînement au début de mai, en ressortant mes skis à roulettes. Toutes ces péripéties de critères deviennent drainantes mentalement, si je m’y attarde trop. Ça me rendait plus hargneuses sur les sentiers, mais j’ai sorti mes meilleures performances. Là, je vais me concentrer sur mes études et mon entraînement. On verra pour le reste. »
Retour au pays
Depuis la fin mars, Browne a dû passer à travers la batterie de tests et de confinements exigés par la Santé publique.
« Me voilà de retour à la maison, après une saison hors du commun. Après une vingtaine de tests de COVID, énormément de stress, d’émotions, de purel et de masques. Je suis tellement fière de ce que nous avons réussi à accomplir. Il s’agit de ma meilleure saison de Coupe du monde et de mes meilleurs Championnats du monde jusqu’à présent. En peu de temps, j’ai accumulé plusieurs top-30, tout en passant près du top-20 à plusieurs reprises. Je n’aurais pu demander mieux. »
Celle qui n’en est pas à une épreuve près avec les décisions de l’équipe nationale n’en démord pas, en vue des Olympiques de l’hiver prochain. « Je suis prête pour l’année olympique. Je remercie les gens d’y croire, tout comme moi, malgré tout ce qui m’est arrivée dans les dernières années. Je suis fière d’avoir continué de me battre : mais je n’aurais pas pu le faire sans vous.»