C’est reparti de plus belle après Pékin pour Émile Nadeau

Par Luc Robert

Alors que certains sports font relâche après les Jeux olympiques, le sauteur Émile Nadeau poursuit sa campagne 2022, dont le calendrier régulier est seulement à moitié complété.

À peine revenu d’Asie, il s’est prêté à une courte période d’isolement de trois jours à la maison, après un test aléatoire subit à l’aéroport. Une fois le feu vert reçu, il est déjà de retour sur les rampes dans la région de Québec.

« J’ai au menu une compétition Noram et puis le Championnat canadien, toujours au lac Beauport. Je reviens ensuite sur le vieux continent pour une Coupe Europa en Suisse et les Mondiaux juniors en Italie. On avait mis beaucoup d’emphase sur les Olympiques, mais je savais à l’avance qu’une deuxième moitié de saison occupée m’attendait », a fait valoir Nadeau.

Classé 17e au cumulatif à Pékin, le Prévotois a vu sa première tentative être la plus fructueuse aux Olympiques, avec une récolte de 112,83 points.

« J’ai prouvé que je pouvais exécuter des triples périlleux arrière avec quatre vrilles en compétition. Juste d’avoir atterri ces deux sauts m’a rendu heureux. En plus, j’ai réussi un saut que je n’avais jamais fait avant en compétition. Je l’avais essayé deux fois, l’été dernier sur la rampe d’eau. Si on m’avait dit que je l’aurais essayé aux Olympiques et que je l’atterrerais en plus au premier coup, je ne l’aurais pas cru », a-t-il lancé.

Son entraîneur, Rémi Bélanger, a probablement été le moins surpris de la délégation canadienne de voir son poulain s’exécuter ainsi.

« Émile est incroyable. S’il rate un saut, il rebondit aussitôt. Il y a un micro, au bas de la piste, pour me parler. Quand ça ne va pas à son goût, il n’est pas au bout du combiné : je tente de le joindre, mais il est déjà reparti en haut de la pente. Il va se battre jusqu’à ce qu’il réussisse le saut. Je l’entraîne depuis qu’il a 8 ans. Il a du courage et de l’orgueil. Je ne suis donc pas surpris quand il sert les dents et se reprend sur le champ. »

Miha Fontaine et Émile Nadeau ont épaté la galerie, à Pékin, avec ces triples périlleux arrière avec quatre vrilles. Les médias se les arrachaient comme des champions, après l’épreuve.

« Je suis très content de ma performance, c’était vraiment super. À mon deuxième saut, je savais que ça me prenait vraiment un gros saut pour passer. J’ai mis tous les œufs dans le même paquet, en essayant ce nouveau saut que je n’avais jamais fait sur neige, un double full-full-full. J’ai eu un peu de difficulté dans les airs, mais j’ai été capable de l’atterrir au plus haut niveau international. »

Bronze sans lui

L’équipe masculine canadienne a par ailleurs ramené le bronze à l’épreuve par équipe mixte. Nadeau n’a pas été découragé de ne pas avoir été en compagnie de Fontaine et de Marion Thénault en piste.

« On progresse tous encore. C’est une expérience d’apprentissage mise en banque pour les prochains Olympiques. Je n’avais pas le critère de sélection et j’étais au courant que je ne serais pas sur la rampe pour cette épreuve. J’ai encouragé mes coéquipiers. »

Fontaine a été le meilleur Canadien, ne ratant que d’un rang sa qualification avec une 13e place en vertu de 115,05 points, 44 centièmes derrière le dernier qualifié, le Bélarusse Stanislav Hladchenka. Nadeau (112,83) a terminé 17e. Lewis Irving (103,98) a quant à lui conclu ses deuxièmes Jeux olympiques en 23e position.

« Le niveau a été très relevé lors de ces qualifications. Le Chinois Guangpu Qi a dominé la première séance avec 127,88 points. Il a été suivi de son compatriote Zongyang Jia, médaillé d’argent des derniers Jeux en Corée du Sud ».

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