Coupe du monde au Mont-Tremblant
Par Rédaction
Des histoires de famille et de fierté
À la remise des prix, une jeune femme se fraie un chemin parmi les photo-graphes pour prendre une photo de son frère, Mikaël Kingsbury. Justine Dufour-Lapointe, après avoir été exclue du podium, retrouve le sourire dans les bras de ses deux
sœurs, Maxime et Chloé. Une fois son impressionnant pointage connu, Valérie Gilbert se précipite vers les membres de
sa famille, dont la joie traduit leur fierté.
Une compétition à la maison est toujours digne d’un moment rassembleur et familial, de succès et de déceptions. Cette édition du 25 janvier au Mont-Tremblant n’a pas fait exception. La température plutôt clémente cette journée-là rassemble de nombreux spectateurs au bas de la piste. Installée aux premières loges, tout juste devant les entraineurs, et témoin privilégié des premières émotions des skieurs après leur descente, difficile de pas être davantage immiscée dans l’action.
Justine frustrée
Justine franchit la ligne d’arrivée sourire aux lèvres et sentiment de mission accomplie. Propulsée par l’énergie de la foule, elle a tout donné pour son ultime descente. Malheureusement, bien que satisfaite de sa performance, elle est particulièrement déçue et amère de la note de 78.59 qui lui est octroyée. Classée provisoirement deuxième, il reste encore quatre excellentes skieuses à s’élancer du haut de la piste. Son sort n’est plus entre ses mains. D’abord reléguée à la dernière marche du podium, les regards qu’elle lancent alors à ses deux sœurs installées un peu plus loin dans la foule, en disent long. Chloé l’encourage à garder le sourire. Et c’est ce qu’elle fait lorsqu’elle est finalement évincée du podium. Déception chez les spectateurs qui auraient souhaité meilleur dénouement pour la Québécoise. Elle salue chaleureusement le public avant de retrouver sa famille.
Sans grande surprise, c’est la Française Perrine Laffont qui s’empare de la 1ère position. Tout à fait dominante, il s’agit de son quatrième sacre en autant de compétitions. Même un certain Kingsbury n’a pas su en faire autant cette saison.
La relève se fait sentir
À l’inverse de Justine, l’Adéloise Valérie Gilbert déborde de joie suite à l’annonce de son pointage qui lui permet de signer sa meilleure performance en carrière, soit une 8e position. Au bas de la piste, elle est encouragée par sa mère, son père, sa tante, ses deux sœurs et son frère. Sa sœur d’un an son aînée, Laurianne Desmarais-Gilbert, a aussi pris part aux qualifications. Sa 19e position ne lui a toutefois pas permis de passer au tour suivant. Son plus jeune frère, Benoit Gilbert, a remporté une semaine plus tôt une médaille d’or à la Série canadienne. Une autre famille des Laurentides semble se faire tranquillement un nom sur le circuit du ski acrobatique.
« J’étais très stressé devant la descente en finale de Valérie. C’est rare qu’on la voie performer et on veut toujours qu’elle fasse bien. Ses frères et sœur, on veut être heureux pour elle, fêter ça ensemble. », raconte Benoit. Avec une récolte de 77.40 points, Valérie ne s’est retrouvée qu’à un peu plus d’un point de la meneuse de l’équipe canadienne féminine, Justine Dufour-Lapointe. Après sa descente, les commentateurs s’expriment avec enthousiasme au sujet de la jeune skieuse: « Sommes-nous témoin de l’éclosion de ce jeune talent? »
« Je pense que je m’approche d’être dans la game. Il me reste certaines petites choses à peaufiner qui feront la différence entre un top 10, un podium ou une super finale. Je vais continuer à travailler là-dessus, mais je crois que je m’en approche. Si ce n’est pas cette année, probablement l’année prochaine. », affirme Valérie. Alors que la cadette des Dufour-Lapointe, Chloé, a subi une élimination hâtive, terminant 17e, on a l’impression d’être témoin non seulement d’une éclosion, mais aussi d’un changement de cap chez l’équipe féminine. Une passation des pouvoirs est-elle éventuellement à entrevoir?
Au plaisir de tous, Kingsbury l’emporte
Fort du meilleur temps lors des qualifications et de la ronde éliminatoire, Mikaël Kingsbury est le dernier à s’élancer lors de la super finale. Tout juste avant lui, son éternel rival, le Japonais Ikuma Horishima, réalise une descente qui frôle la perfection. Il récolte 86,60 points. La tension se resserre chez les spectateurs. Le skieur québécois devra presqu’atteindre la perfection pour espérer l’emporter. Devant les siens, il ne croule pas sous la pression et réalise une descente exceptionnelle. Malgré tout, c’est très serré et les juges ont la lourde tâche de départager ces deux athlètes. Le silence pèse pendant plusieurs secondes. Tout le monde retient son souffle en attente du pointage. Puis, les chiffres se font enfin entendre dans les haut-parleurs: « 86.80, Kingsbury l’emporte! ». La foule est réjouie. Deux dixièmes de points permettent au roi des bosses de pousser un soupir de soulagement et de régner, une fois de plus, à la maison.