Robert Sirois ne mâche pas ses mots envers le gouvernement du Québec.

Création d’Équipes du Québec : L’idée de Robert Sirois fait du chemin

Par Luc Robert

La théorie des petits pas semble progresser pour l’ex-hockeyeur Robert Sirois, dans son projet bien connu de création d’Équipes du Québec dans divers sports.

La moutarde monte jusqu’au nez (ou à la moustache ?) de l’ancien franc-tireur des Capitals et des Flyers, lorsqu’il constate qu’un seul Québécois a été nommé au sein d’Équipe Canada, en vue du Championnat mondial U18 de hockey, qui se tiendra en Suisse, du 20 au 30 avril.

« L’histoire se répète, pour le seul porte-couleurs québécois invité, le gardien Gabriel D’Aigle, des Tigres de Victoriaville. Si tu n’es pas un joueur élite, ils t’oublieront. Les dénonciations se poursuivent, comme celle de Zachary Bolduc, l’an dernier, mais rien ne change. Notre mission progresse, mais le projet est bloqué : Mme Isabelle Charest (ministre du Sport, du Loisir et du Plein air) n’y croit pas », a-t-il déploré.

Bon an, mal an, la Fondation Équipe Québec, que préside Sirois, fournit de l’équipement aux formations qui vont représenter le Québec dans le monde.

« On a un budget de 45 000 $ par année, grâce aux généreux donateurs, dont des politiciens. On fournit des chandails fleurdelisés aux équipes et nous rayonnons partout. Il y aura sous peu le Championnat mondial de hockey-balle, en Tchéquie, où six équipes (trois féminines) représenteront la nation, soit 60 joueurs. On vient d’obtenir une belle présence au tournoi tropical de rugby à 7 joueurs, à Tampa Bay. En mars dernier, on était présent au Championnat des 19 nations de balle au mur. Quand un parti politique nous insérera-t-il dans son programme électoral ? », a-t-il questionné tout haut.

Certains politiciens y ont déjà saucé leur gros orteil, mais ont trouvé l’eau chaude, en défendant cette cause.

« Il y a seulement Paul Saint-Pierre Plamondon qui a osé endosser notre polo. En 2019, le PQ avait déposé une résolution à l’Assemblée nationale, mais la CAQ l’a bloquée. Elle ne semble rien vouloir savoir de la fierté québécoise ! François Legault a même contribué à notre cause, alors qu’il était dans l’opposition… »

La goutte

Plutôt que d’affronter les autorités de face, M. Sirois croit que sa démarche de création d’Équipes du Québec doit demeurer progressive.

« On a commencé avec des sports qui possèdent moins de visibilité. Par exemple, en juin 2023 en Autriche, nous endosserons 90 jeunes Québécois aux United World Games, des jeux mondiaux pour adolescents. Avec près de 400 parents et accompagnateurs, notre présence sera fortement remarquée dans plusieurs pays. »

« Notre cause doit progresser graduellement. Comme au hockey, où des meneurs entraînent les suiveux vers la victoire, notre plan aura besoin de jeunes leaders vocaux. On a des contacts avec plusieurs d’entre eux, qui attendent leur fin de carrière pour s’impliquer. J’aimerais bien avoir comme cadeau de 70e anniversaire une reconnaissance d’Équipes du Québec par le gouvernement », a ajouté celui qui a soufflé 69 bougies le 6 février dernier.

Sirois entend continuer à mousser sa cause, tout comme sa radio internet Au cœur des Laurentides.

« Quand les athlètes de renom mettront le pied à terre, le gouvernement devra suivre. Le travail de coulisses va bien. Mon partenaire défenseur de la cause, Stéphane Hollinger, reçoit aussi des appuis. Certains amis dépisteurs de la LNH me confient toutefois que la vieille mentalité perdure. Au repêchage, à talent égal, on ignorera le « frog du Q » (francophone de la LHJMQ). J’ai même présenté mon projet à des radios anglophones canadiennes. Les personnes d’origines irlandaises et écossaises étaient les plus sympathiques à notre cause. La jeune génération de meneurs locaux a du nerf et je persiste à croire que Québec finira par financer nos équipes nationales québécoises », a-t-il achevé.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *