(Photo : Juana Laurin)

Démission en bloc à l’arbitrage dans Laurentides-Lanaudière

Par Luc Robert

Les négociations se poursuivent pour dénouer l’impasse, dans la vaste région desservie par Hockey Laurentides-Lanaudière (HLL), où plusieurs responsables de l’arbitrage ont démissionné en bloc, vendredi dernier.

Le 11 novembre, l’arbitre en chef de la région, Martin Sigouin, a remis sa démission. L’affectatrice et arbitre en chef de la zone Nord, Gabrielle Cyr, de même que Pascal Lepage (zone ouest), Marc-Antoine Blouin (zone est) et Maxime Desjardins (programme élite) ont également quitté. Dans Lanaudière, Miguel Fréchette (zone centre) a aussi remis sa démission. Des dirigeants du Programme régional de développement des officiels (PDO) ont aussi agité le drapeau blanc.

Le litige porte sur divers points monétaires, dont des subventions pour des supervisions d’officiels. Les arbitres estiment qu’au cours des années, « il y aurait eu des fuites d’argent incontrôlées ». Tant les arbitres, que HLL, exigent que l’autre partie ouvre leurs livres. Des rapprochements sont survenus entre les deux clans au cours des derniers jours.

Parties annulées

À la suite des démissions, plusieurs parties de la semaine en cours ont été annulées par HLL. C’est pour éviter que des inconvénients aux personnes impliquées.

« HLL a accepté les démissions de l’arbitre en chef régional et des responsables de territoires. Nous vous informons (également) que toutes les parties de la région Laurentides-Lanaudière, des rangs M11 à Junior, sont suspendues jusqu’au jeudi 17 novembre 2022 à minuit, à l’exception des tournois. […] La région regarde différentes options, afin de régler la situation rapidement. Nous voulons éviter des déplacements aux parents et aux équipes », a souligné vendredi soir dernier M. Alain Tardif dans un communiqué. Il est président de Hockey Laurentides-Lanaudière.

Localement, la Fédération de hockey mineur de Saint-Jérôme a permis aux équipes d’utiliser les heures de glaces prévues pour des matchs, afin de les remplacer par des entraînements. Outre le hockey mineur, le hockey scolaire a aussi été affecté. Une des parties des Couguars de Cap-Jeunesse n’a pu être disputée, faute d’officiels, vendredi dernier. Le hockey collégial D2 des Cheminots emploie aussi des arbitres locaux. La partie qui devait opposer Saint-Jérôme aux Dynamiques de Sainte-Foy, samedi soir à l’aréna régional de la Rivière-du-Nord, a donc été remise.

« Je trouve ça triste pour nos jeunes. C’est vrai que des fois, au sein d’associations, il peut être difficile de savoir où vont les sous. Je viens du milieu du football et nous n’avons pas hésité à ouvrir nos livres il y a quelques années avec le RSEQ [Réseau du sport étudiant du Québec]. Quand il y a de la bonne foi des deux côtés, tout fini par s’arranger », a commenté M. Mathieu Joyal, coordonnateur à la vie sportive et socioculturelle au Cégep de Saint-Jérôme.

« Nos jeunes sont pris en otage » 

À la Fédération de hockey mineur de Saint-Jérôme, les dirigeants ne savent plus sur quel pied danser.

« Nos jeunes sont pris en otage. On nous a placé un couteau sur la gorge, en nous sortant ça un vendredi. Les jeunes disputent des parties de ligue principalement les fins de semaine. Je suppose qu’il y a une alternative avant de mettre la clé dans la porte subitement. À Saint-Jérôme, nous n’avons pas de problème avec les arbitres et leurs dirigeants. Gabrielle Cyr m’avait même dit que nous avons eu plus de 35 arbitres enrôlés pour la présente saison. Souhaitons que ça se règle au plus vite », a souhaité le président de la Fédération de hockey mineur de Saint-Jérôme, M. Martin Labrosse.

En plus des activités régulières de ligues, le mois de novembre marque le retour des tournois, qui représentent des sources d’entrées de fonds pour les différentes associations de hockey. Que ce soit les tournois midgets de Mirabel et de Saint-Lin-Laurentides, ou encore le tournoi pee-wee de Saint-Jérôme, plusieurs organisateurs ont manifesté des craintes en coulisses.

Ristourne

M. Alain Tardif, le président de HLL qui est lui-même un ancien arbitre, a délégué une personne pour s’occuper de l’épineux dossier.

« On veut négocier. Pour ce qui est de l’histoire des frais de 160 $ à payer pour les (inscriptions) d’officiels, ça fait trois ans que cela a été ramené à 104 $. C’est même géré par Hockey Québec (HQ). Je trouve ça plate que les officiels sont arrivés avec des chiffres que nous n’avions pas, qui doivent avoir fui chez HQ. Ceux qui arbitrent plus de 60 parties par saison ont même une ristourne de 34 $. On a aussi demandé aux officiels de voir l’état de leurs comptes, parce qu’ils reluquent les nôtres », a spécifié M. Tardif.

Il croyait même pouvoir faire revenir au bercail les officiels qui ont pris leur retraite à la suite de la dernière saison d’opérations.

« On a décidé de ne pas appliquer la politique des T4 et des salaires déclarés cette année, dans l’espoir que nos arbitres expérimentés reviennent sur leur décision de nous quitter et continuent à arbitrer en 2022-2023. Mais cela a été peine perdue : ceux qui sont partis ne sont pas revenus. »

L’arbitre en chef démissionnaire, Martin Sigouin, n’a pas retourné les appels logés par le Journal à sa boîte vocale de cellulaire.

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