Hockey junior – Un Sauverois arbitrera au Championnat mondial de hockey junior
Par Luc Robert
Luc Robert (initiative de journalisme local)– Fort de cinq saisons d’expérience dans la LHJMQ, le Sauverois Kevin Maillé vivra une expérience unique dès le 25 décembre à Edmonton, où il fera partie du pool de huit arbitres québécois à officier au Championnat mondial de hockey junior.
L’arbitre en chef a achevé sa quarantaine en Alberta et il est prêt à faire face à la musique.
« En cette année de COVID, la Fédération internationale de Hockey (FIH) a décidé de choisir tous ses arbitres dans le pays hôte, le Canada, plutôt que de courir le risque de faire appel à plusieurs de l’extérieur. Ainsi, je fais partie des 26 chanceux qui ont été retenus pour le tournoi. Du Québec, nous sommes 3 juges de lignes et 5 arbitres en chef », a-t-il dévoilé en entrevue.
Même s’il est arrivé en territoire des producteurs d’huile depuis deux semaines, Kevin Maillé n’a pas encore visité le Rogers Place, un amphithéâtre ultramoderne de 18 500 sièges, où il dirigera des parties. « J’avais hâte que l’isolement soit passé et que je puisse interagir avec les amis de la confrérie. Olivier Gouin, Alexandre Garon, Mathieu Minetti, Guillaume Labonté et moi-même sommes tous des produits du Québec. À voyager avec eux, des amitiés durables se sont formées. En plus, une fois placés dans la bulle des officiels, je pourrai assister à d’autres parties avec eux, aller au lounge et participer à des jeux et réunions, pour passer le temps. On risque d’arbitrer aux deux ou trois jours : c’est espacé comme horaire.»
Natif de Laval, Kevin Maillé n’en sera pas à sa première compétition internationale.
« J’ai déjà officié au Championnat mondial des moins de 17 ans, à Dawson Creek, en Colombie-Britannique. Ça sera quelque chose d’être impliqué dans un tournoi où il y a 15 choix de première ronde, même si Alexis Lafrenière est demeuré avec les Rangers de New York ».
Détenteur d’un niveau 6 en arbitrage, il est éligible à arbitrer à toutes les compétitions internationales. Sauf qu’il occupe le poste de directeur des opérations à l’entreprise familiale de Palmex international inc., à Saint-Sauveur.
« Être supervisé à un tournoi mondial, ça peut changer ta carrière. Dans notre milieu, il existe deux façons de progresser vers les rangs professionnels : soit tu déménages aux États-Unis, où tu officieras dans une zone précise comme stagiaire professionnel, soit tu demeures chez toi et tu fais des séjours occasionnels dans la Côte-Est ou la Ligue américaine, comme au Rocket de Laval ou au futur club à Trois-Rivières.»
« Dans mon cas, c’est la deuxième option qui m’intéresse. Je suis très impliqué dans Palmex et je reviens d’ailleurs d’un séjour de deux semaines au Brésil. Nous vendons des toitures exotiques synthétiques. Ça n’a pas l’air de plastique, mais ça ressemble à des feuilles séchées de palmiers, qui servent de toit aux huttes et complexes. C’est un produit unique. Ça dure plus longtemps, à l’épreuve des intempéries et des moustiques. De plus, mon épouse est enceinte et nous voulons fonder une famille. Je ne dis pas non aux professionnels, mais la flexibilité d’horaire de la LHJMQ et des rangs universitaires me convient mieux pour l’instant.»
Dans les Laurentides, les partisans des Panthères connaissent bien Maillé, qui vient sporadiquement enfiler son maillot rayé à l’aréna Rivière-du-Nord. Certains le confondent avec « l’autre Kevin Maillé », un ancien capitaine des félins.
« J’ai de bons souvenirs des Panthères, dont au vieil aréna Melançon. Ma marque de commerce demeure mon humour, que j’utilise tout le temps pour régler les conflits. L’intensité est déjà palpable avec des jeunes à la testostérone au maximum. J’utilise mon sourire pour calmer le jeu. J’entends aussi le faire à Edmonton, en anglais cette fois. »
« J’étais défenseur, donc habitué à voir le jeu devant moi. Ma carrière de juge de lignes
ne s’est donc pas prolongée longtemps. Je suis arbitre en charge depuis ce temps », a-t-il blagué.