Isabelle Bérubé: Aller jusqu’au bout…
Par Martine Laval
Isabelle Bérubé, coureuse, s’est un jour donné comme défi de participer à des marathons afin d’ajouter un peu de piquant à la routine de l’exercice. Après avoir couru à Ottawa et à Montréal, elle décide de s’inscrire au Demi-Marathon de Saint-Sauveur: un défi auquel elle ne s’attendait pas.
«21 km de course à pieds sur un parcours plat en ville est une chose. Sur un parcours tout en côtes, ce n’est pas pareil!» raconte Isabelle. Alors qu’elle courait le premier demi-marathon de Saint-Sauveur ce printemps, au milieu de 166 coureurs dont les élites de ce monde, elle s’est retrouvée à franchir l’arrivée en queue de peloton, c’est-à-dire… la dernière. Qu’à cela ne tienne! L’important est qu’elle soit allée jusqu’au bout sans se décourager, et qu’elle se soit surpassée. En fait, elle a même récolté l’attention et les honneurs de la dernière arrivée, puisqu’elle fut accompagnée par la patrouille mandatée pour fermer le peloton. Alors que derrière, on criait: «OK! On peut tout ramasser… C’est la dernière coureuse!», l’équipe du commanditaire Merrell l’accueillait tambours et trompettes en scandant: «On a des cuisses de béton! On a des fesses de fer!» en guise de félicitations pour cette courageuse qui est allée jusqu’au bout, avec une performance-chrono de 2h52, comparativement à une heure et kek pour les élites!
L’aventure jogging d’Isabelle débute alors qu’elle cherche à s’engager dans un sport pas trop cher, facile à pratiquer n’importe où, n’importe quand. Une bonne paire d’espadrilles aux pieds et sa bible du coureur en lecture de chevet, (Courir à votre rythme de Jean-Yves Cloutier et Michel Gauthier) elle commence par des petits circuits de cinq minutes qu’elle augmente petit à petit. Puis un jour, à force de «s’ambitionner», elle ressent les effets bénéfiques et l’appel du coureur.
«C’est un sport qui a changé ma vie et se répercute sur tous les aspects de mon existence raconte
Isabelle. Il me fait tant de bien qu’il m’a même permis de surmonter certaines embûches personnelles. Avec la posture à maintenir, la respiration à contrôler, je ne pense à rien d’autre. Je tombe dans une méditation profonde. Pour moi, c’est un sport spirituel que j’aime pratiquer seule.»
Puis un jour, après bien des années de pratique, Isabelle décide de se surpasser en participant à des marathons. Elle modifie son entraînement et court désormais deux ou trois marathons par année à Montréal, Ottawa, Lachine. Par contre, maintenant qu’elle a goûté à celui de Saint-Sauveur avec toutes ses dénivellations, elle se pratique à gagner de la vitesse dans les côtes afin d’être plus performante.»
Alors que je lui demande quel est le secret de la course pour elle, Isabelle me répond: «D’abord, il ne faut pas se comparer. Ensuite il faut y aller à son rythme et s’écouter. Et puis, c’est tellement agréable de prendre conscience de ce qui nous entoure: la nature, les oiseaux, les lieux qu’on ne remarque pas en voiture.»
Aujourd’hui, son fils Léandre, sept ans, qui a débuté la course bien assis dans son buggy pendant que maman joggait, participera à un 3e marathon-enfant de 1 km! Exemple d’accomplissement et de persévérance qui déteint sur les autres cette Isabelle Bérubé? À qui le dites-vous! Du coup, je cours de ce pas me chercher des espadrilles!