Le ski haute route : Comment bien choisir son équipement
Par Alec Brideau
Le ski haute route est l’une des multiples manières de pratiquer le ski. Ce sport, aussi appelé du hors-piste ou encore du touring en anglais, vient combiner, en gros, les ascensions de ski de fond avec les descentes de ski alpin.
« La descente est sensiblement la même chose qu’en ski alpin, mais ça te permet de monter avec les skis dans tes pieds et d’aller découvrir des terrains et paysages, dans le bois, et les endroits moins visités où il y a de la neige », mentionne Julie-Pier Laniel, qui travaille au Atmosphère de Saint-Sauveur et conseille fréquemment les clients dans leurs achats d’équipement de ski.
Le haute route gagne en popularité depuis quelques années. Son collègue de travail, Tristan Pesant, affirme qu’il s’agit d’une belle option pour les skieurs qui ne veulent pas avoir trop froid.
« Plusieurs personnes au Québec commencent le haute route parce qu’elles sont tannées d’aller en ski alpin et d’avoir froid, dit-il. En haute route, c’est un sport parfait pour avoir chaud [en raison de l’effort constant] en faisant du sport dehors. »
Après avoir compris ce qu’est le haute route, il est important de s’assurer d’avoir le bon équipement.
Les skis
Les skis de haute route ne sont pas les mêmes que ceux utilisés en ski alpin. Certes, il n’est pas impossible de skier hors-piste avec ces derniers, mais ce sera beaucoup plus difficile qu’avec un équipement adapté pour des longues montées.
Mme Laniel précise d’ailleurs que l’équipement de ski peut être fragile. C’est encore plus vrai s’il n’est pas utilisé dans les bonnes situations.
« Un client qui décide de s’acheter un équipement hyper léger pour la montée, sans métal dans ses skis, mais qui décide d’effectuer ses descentes comme s’il avait des skis alpins aux pieds, ça se peut que ça brise, explique-t-elle. C’est de l’équipement quand même fragile, donc c’est important de bien le choisir et d’avoir une certaine qualité. »
Une option populaire chez les adeptes de ski est le format hybride. Mme Laniel explique que les skis hybrides vont généralement avoir une plaque de métal au niveau de la fixation pour renforcer la partie sous le pied.
« Quand on compare des skis hybrides et de haute route, on va porter attention à la construction du ski, ajoute celle qui est une habituée du hors-piste. En raison du métal, le ski sera également plus lourd pour la montée. »
L’équipement hybride permet aux skieurs de faire un peu de tout. Généralement, quelqu’un qui se procure ce type d’équipement veut skier en station, mais aussi sortir des pistes à l’occasion.
Détails importants
Il faut aussi s’assurer de choisir un ski d’une largeur et longueur convenable, selon notre taille et nos intentions d’utilisation.
« Une autre différence est que les skis alpins, on va généralement les prendre à la hauteur du visage, alors que les skis pour le hors-piste, on va les prendre à notre taille ou plus grands, explique Mme Laniel. Pour la largeur des skis, qui se calcule “au patin”, c’est-à-dire où se situe la fixation, ça varie normalement entre 85 et 120 mm. »
La largeur des skis affecte surtout les virages. Lors de ceux-ci, plus nos skis sont larges et plus les transitions sont lentes.
Les bottes
Comme pour les skis, il est possible d’acheter des bottes axées sur le haute route, mais aussi des hybrides. Celles pour le haute route sont généralement très légères, alors que le format hybride ressemble beaucoup plus à celles de ski alpin.
« Le mode “marche” pour du hors-piste permet encore plus d’amplitude que la botte hybride pour les mouvements durant les montées, souligne Mme Laniel. Avec cette botte, lorsqu’on vient fléchir les jambes et les genoux, c’est un peu plus mou. Ce n’est pas optimal pour la puissance. »
Le côté convivial des bottes hybrides est toutefois très apprécié de la clientèle. « Les gens ont parfois même tendance à délaisser leurs bottes régulières de ski alpin pour acheter des hybrides », remarque l’employée d’Atmosphère. Elle ajoute que l’attache derrière la botte permet le mouvement du pied lorsqu’on veut faire un mouvement régulier.
Pour choisir la bonne pointure, elle correspond généralement à la taille de votre pied en centimètres.
Essayer avant d’acheter
L’équipement de ski haute route coûte cher et c’est pourquoi il est préférable d’essayer des modèles avant d’acheter. Parfois, ça permet aussi de confirmer si le sport nous convient réellement !
Mme Laniel précise que certains magasins font parfois affaire avec une seule compagnie de location d’équipement, mais que chez Atmosphère, il est possible de tester différentes marques de skis, de bottes et de fixations.
« Ça permet de mieux comparer les équipements, dit-elle. Je conseille toujours de comparer au moins deux équipements afin de savoir ce qu’on aime. On parle de poids, mais tant qu’on ne l’essaie pas, on ne le sait pas. Peser l’équipement dans le magasin, ce n’est pas la même chose que de le porter sur soi, dans la neige, en pratiquant le sport. »
M. Pesant rappelle l’effort physique que le ski haute route demande, une autre bonne raison d’essayer gratuitement un nouvel équipement avant d’y mettre de l’argent.
« Ce n’est pas donné à tout le monde, dit-il. La première fois que j’ai amené mes parents, ils sont arrivés au sommet de la montagne complètement épuisés. Tu dois trimballer tout ton équipement sur toi lors de tes montées et durant toute ta journée. C’est un bon sport pour quelqu’un qui veut passer du temps dehors et faire un effort physique. »
Avoir une base de ski alpin aide définitivement, mais il n’est pas primordial d’être un excellent skieur. « Les skis se contrôlent bien si nous les choisissons bien », mentionne Mme Laniel.
Oui, il existe de l’équipement de haute route pour les enfants, mais elle précise que ce n’est peut-être pas le meilleur sport pour ceux en bas âge.
Un peu partout
Un avantage de ce sport est qu’il peut se pratiquer à plusieurs endroits. Même si vous montez par vous-mêmes dans le bois, rien ne vous empêche de descendre sur la piste.
« Une personne qui adore le ski et veut s’initier au hors-piste va peut-être plus monter dans le bois et descendre sur une piste de ski, plutôt que de descendre dans le bois également, conclut M. Pesant. C’est plus sécuritaire et familier. »
Les Sommets Morin-Heights et Olympia font d’ailleurs partie des endroits à visiter pour du ski haute route selon lui.