Les Jeux Olympiques reportés : Un soulagement pour Amélie Kretz
Par daniel-calve
Plus jeune, Amélie Kretz, native de Sainte-Agathe-des-Monts, a pratiqué plusieurs sports que ce soit le ski alpin, le soccer ou encore le golf. « Quand j’avais 8 ans, mon père m’a proposé d’essayer un triathlon et j’ai accepté. On est allé à Trois-Rivières pour mon premier triathlon et j’ai adoré. Je n’ai jamais arrêté depuis. »
Étant une passionnée de plusieurs sports, l’athlète a pu en réunir trois, en un seul. Pour expliquer son choix du triathlon, elle soulève aussi le défi de devoir performer dans trois disciplines complètement différentes. « Je pense que c’est un des sports d’endurance les plus difficiles à maîtriser parce qu’il faut s’entrainer comme une nageuse, comme une cycliste et comme une coureuse. Ça demande beaucoup d’entrainement », affirme-t-elle.
Les olympiques, un rêve d’enfance
Aujourd’hui âgée de 26 ans, Amélie était au cœur des qualifications pour les Jeux Olympiques de Tokyo en triathlon, avant que les compétitions ne soient annulées, puis les Jeux reportés. Il ne se serait pas agi d’une première expérience olympique pour l’athlète, elle qui était des Jeux de 2016, un rêve auquel elle aspirait depuis longtemps. «Quand je suis allée à Rio, un ami du primaire m’a envoyé une photo de notre album de finissants de 6e année. Tout le monde avait écrit leur rêve et le mien était d’aller aux olympiques en triathlon. »
Malheureusement, sa première participa-tion n’avait pas été à la hauteur de ses attentes. « Je m’étais fait frapper par une voiture à l’entrainement environ trois semaines avant les Jeux. Ma préparation n’était pas idéale. J’ai eu une performance décevante en 2016 ». Elle avait alors terminé la compétition au 34e rang. « Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée à Rio, je me suis dit que je voulais retourner à Tokyo pour performer à la hauteur de mes attentes. » C’est donc dans cette optique qu’elle envisageait les Jeux de 2020.
Elle m’explique qu’à Tokyo, c’est aussi la première fois que le relais mixte en triathlon est inclus aux Jeux Olympiques. « L’année dernière, notre équipe de relais était 5e aux championnats du monde. On avait donc de bonnes chances de médailles », affirme Amélie.
Le report des Jeux, un soulagement
Au triathlon, l’athlète souligne que la qualification olympique s’étend sur deux ans. Or, ce sont les quelques mois avant l’évènement qui sont les plus importants. « On était dans le processus de qualifier notre relais et de me qualifier individuel-lement. J’avais cinq courses encore à faire pour me qualifier et au moins deux autres pour le relais. Elles ont toutes été annulées. »
En attente d’une décision du Comité international olympique (CIO) par rapport à la propagation rapide du coronavirus à travers le monde, le stress se faisait sentir chez Amélie. « C’était un peu stressant de savoir qu’on n’allait pas avoir la chance de se qualifier si les Jeux se tenaient en 2020. »
Le 22 mars au soir, le Canada a été le premier pays à annoncer qu’il se retirait des prochains Jeux si ceux-ci n’étaient pas reportés. « J’étais très fière que le Canada prenne cette position pour protéger leurs athlètes mais aussi le public », souligne Amélie. Puis, moins de 48 heures plus tard, le report officiel des Jeux était annoncé. « Quand j’ai su officiellement que les Jeux allaient être reportés à l’année prochaine, j’étais vraiment soulagée. Ce n’est pas des conditions qui nous permettent de s’entrai-ner pour performer au plus haut niveau. De savoir que c’est l’année prochaine, ça nous permet de se concentrer sur notre santé et la santé de notre entourage. »
Garder la forme
De retour depuis peu d’une dernière compétition en Australie, Amélie en était à sa 10e journée de quarantaine lors de notre échange, soit le 25 mars dernier. « Mais honnêtement, je ne pense pas que grand chose va changer, même après la quarantaine. Je vais m’abstenir de sortir pour ma santé et pour la santé des gens autour de moi. »
Il s’agit aussi d’une belle opportunité pour endurcir l’aspect mental du sport. « Je pense que tous les athlètes aiment avoir le contrôle et avoir un plan. Mais en ce moment, c’est impossible de planifier ou de savoir ce qui s’en vient. Alors je pense que c’est un bon moment pour se concentrer sur ce qu’on est capable de contrôler, et d’y aller au jour le jour. »
L’athlète reste présentement chez ses parents à Sainte-Thérèse où elle continue de se s’entrainer 15 à 20 heures par semaine. « Ça me garde saine en ce moment, parce que c’est difficile pour tout le monde. Je cours et je peux faire du vélo à l’intérieur. J’attends que la température se réchauffe pour aller à l’extérieur. J’ai un bon set up d’entrainement à la maison, ça me permet de pouvoir garder la forme en attendant que tout revienne à la normal. »