(Photo : LHMJQ)
Kevin Maillé.

LHJMQ : Un dernier tour des 18 amphithéâtres pour Kevin Maillé

Par Luc Robert

La saison 2023-2024 marquera la dernière campagne de service de l’arbitre en chef Kevin Maillé, de Saint-Sauveur, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

Embauché en 2016, il a complété sept saisons dans le circuit Mario Cecchini. Le Lavallois d’origine a arbitré jusqu’ici 167 matchs en saison régulière, 8 confrontations en séries éliminatoires et a participé au Championnat mondial de hockey junior 2021, à Edmonton, en Alberta.

« Je vais faire le tour une dernière fois des 18 arénas. J’ai un voyage planifié en septembre dans les Maritimes et un autre séjour de quatre parties plus tard en saison dans ce coin. J’ai hâte de visiter le Centre Avenir de Moncton, où évoluent les Wildcats. Je vais boucler la boucle en terminant mon parcours en février 2024 au Centre d’excellence Sport Rousseau de Boisbriand », a-t-il détaillé.

À seulement 30 ans, Kevin Maillé amorce une 8e campagne dans le « Q », d’une carrière qui aura duré 15 belles années en arbitrage.

« J’ai commencé à 16 ans. J’étais pourri sur les lignes, pour faire du est-ouest (vision en largeur de la patinoire). Mais j’avais une vision nord-sud et un bon jugement. Je me suis alors destiné à une carrière d’arbitre en charge. J’ai gravi les échelons jusqu’à arbitre en chef à Laval. Ça fait bizarre de partir à 30 ans, mais c’est le bon moment. Avec un horaire très chargé dans la vie de tous les jours, je pouvais seulement offrir des disponibilités aux deux fins de semaines à la LHJMQ. »

Futurs projets

Maillé a acheté des parts dans l’entreprise familiale Palmex, située aux limites de Saint-Sauveur et de Morin-Heights.

« Mon père prend progressivement sa retraite. J’effectue quatre à cinq voyages d’affaires par année pour notre commerce international de confection de toitures exotiques synthétiques. Je me tape des semaines de plus de 50 heures sur la route, en plus des voyages de voitures vers Baie-Comeau, Val-D’Or et autres villes pour l’arbitrage. Mon épouse me comprend bien, car elle provient du milieu du marquage et de l’arbitrage au hockey. Mais il faut que je consacre plus de temps à ma petite famille et ma fille de deux ans. Anne-Marie (Bérubé, son épouse) a des quarts de travail à la Sûreté du Québec et elle demeure officielle mineure à l’Armada et au Rocket. Ça devient compliqué à gérer tout ça. »

Les lecteurs d’Accès se souviendront de Maillé, qui avait fait l’objet d’un reportage pour avoir officié le Championnat mondial de hockey junior en pleine pandémie, à Edmonton.

« On passait une longue période de temps en isolement, avant de se joindre aux autres officiels. J’ai vécu la même chose que le Canadien en 2021. J’ai été chanceux de vivre l’expérience. Puis, j’ai mon niveau six en arbitrage, mais pas la qualification de l’IHF (Fédération internationale de hockey). Vu les restrictions de voyagement des officiels européens, j’ai pu avoir ma place au mondial junior, la plus agréable expérience vécue dans ma carrière. J’aurais voulu me rendre jusqu’à la Coupe Memorial, mais il y a des exigences et un parcours que mon horaire ne peut plus me permettre. »

« J’aime me remémorer les voyages avec mes confrères arbitres, qui sont devenus des amis personnels au cour des années. Quand tu vas à Dawson Creek au Championnat mondial des moins de 17 ans, à la Coupe Napa junior AAA, ou à la Coupe Telus à Rivière-du-Loup (midget AAA), tu développes une franche camaraderie. »

Retour sur une belle carrière

Kevin Maillé avoue avoir savouré une partie des Rouges contre les Blancs, au Centre Bell.

« J’ai arbitré une joute à huis clos au Centre Bell, en 2016-2017. J’ai apprécié la vitesse du jeu, qui me forçait à prendre des décisions pointues. Je touche du bois, car je n’ai jamais été blessé dans le feu de l’action. Dans l’ensemble, c’est une belle carrière que j’ai eu. Avec l’entreprise familiale, je n’ai jamais ambitionné de devenir stagiaire dans la Ligue américaine pour accéder à la LNH. Je trouve cependant déplorable qu’il y ait un ressac actuellement dans le recrutement des Québécois pour arbitrer plus haut. On préfère des anciens joueurs anglophones à nos arbitres. Olivier Gouin n’a rien à envier aux autres recrues de l’Ouest et des États-Unis. Il n’est pas normal que les derniers à avoir percé soient Jonathan Deschamps, Francis Charron et Julien Fournier, il y a quelques années déjà. On a une bonne relève ici, qui est trop souvent ignorée », a déploré Maillé.

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