(Photo : Courtoisie )
L'automne prochain, il s'agira du 7e marathon de Lynda Gingras. C'est également la 11e fois qu'elle réalise la distance à la course, si on inclut ses Ironman.

Lynda Gingras : Courir avec le sourire

Par Ève Ménard - Initiative de journalisme local

Chronique Marathon P’tit Train du Nord


Lynda Gingras sera une coureuse à surveiller à l’automne, au Marathon P’tit Train du Nord. Après avoir réalisé son meilleur temps– 2 h 45 min 22 s – il y a quelques semaines à Boston, tous les espoirs sont permis pour son premier marathon dans les Laurentides.

Malgré tout, la marathonienne ne se met pas trop de pression : elle court avant tout par passion, pour le plaisir et pour sa santé. « Tu ne peux pas faire un évènement avec une position ou un temps en tête, parce qu’on ne sait pas qui sera là ou quelles seront les conditions. Je peux juste me dire que moi, je vais faire mon maximum », dit-elle. C’est également ça, la beauté du sport individuel. « Le sport individuel, c’est contre soi. On n’est pas là pour battre les autres. C’est ça que j’aime, puisqu’on peut toujours s’améliorer et apprendre », affirme une Lynda débordante d’optimisme et d’enthousiasme pour son sport.

Premier marathon, première victoire 

Lynda Gingras court son premier demi-marathon en 2009, à l’âge de 29 ans. À l’époque, elle entend parler de l’évènement à la radio et choisit de s’y inscrire. « Je ne savais même pas c’était quoi la distance. Je me suis dit il y a des gens qui font des marathons, alors un demi-marathon, ça ne doit pas être si pire », raconte-t-elle. De fil en aiguille, les choses s’enchaînent : ses rencontres lui permettent de se familiariser avec la communauté de coureurs et elle apprend à bien s’entraîner. Lynda court un premier marathon – qu’elle remporte – au Saguenay.

Lynda Gingras accumule les succès depuis ses débuts en course à pied et dans les triathlons.

Jeune, elle n’est pourtant pas considérée comme étant « bonne dans les sports » à l’école. « Quand on faisait des tests de course, j’étais souvent la dernière à courir, avec le dernier gars. Mais on n’avait pas d’athlétisme. Les sports, c’étaient les sports d’équipe. Mais je n’étais pas bonne à mettre un ballon dans un panier », se souvient la coureuse. « J’aurais aimé savoir ce que j’aurais été capable de faire, si je l’avais découvert plus jeune », confie-t-elle.

À sa troisième participation au prestigieux marathon de Boston en avril dernier, l’athlète a amélioré son meilleur temps de neuf minutes et s’est classée comme la meilleure Québécoise de la compétition. Au début du mois de juillet, Lynda Gingras a également remporté, chez les femmes, le triathlon longue distance du CanadaManWoman 2023 à Lac Mégantic, avec un temps de 13 h 32 min 24 s. Cette épreuve impliquait 3,8 km de nage, 180 km de vélo avec 2500 m de dénivelé et 42 km de course à pied avec 1500 m de dénivelé.

Choisir le sport par passion

La coureuse navigue entre les triathlons et les marathons. Ses compétitions et ses excellents chronos l’amènent un peu partout à l’international, comme en Argentine et à Hawaii. Employée au gouvernement fédéral, Lynda concilie son travail à sa passion. Elle s’entraîne une douzaine d’heures par semaine, surtout avec le club de triathlon Bionick.

Pour ses compétitions, la coureuse aime jumeler les évènements sportifs à ses voyages. Lynda puise d’ailleurs à même ses économies pour y arriver. « Il y en a qui utilisent leur argent pour aller dans les grands restaurants, dans des croisières ou pour s’acheter une BMW. Moi, je conduis ma vieille CR-V. C’est juste une question de choix », dit-elle.

Grâce à ses bons résultats, il arrive qu’elle soit invitée à des courses, comme c’est le cas au Marathon P’tit Train du Nord. Il arrive qu’elle ait également des rabais sur certains produits qu’elle consomme. Les avantages financiers se résument pas mal à ça, mentionne la coureuse. « J’aimerais avoir des commanditaires, mais la game qu’il faudrait jouer pour y arriver, je ne suis pas prête à ça. Ça viendrait teinter – pas de la bonne couleur – le sport que je fais par pur passion. Je pense que les réseaux sociaux ont un effet pervers sur le sport et sur les athlètes qui veulent essayer d’en vivre. Ce n’est plus la performance qui est mise de l’avant, mais les likes, publier ses entrainements, ses assiettes et ses commanditaires », déplore-t-elle.

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