Marathon virtuel : 120 kilomètres de ski en deux jours
Par Luc Robert
Les copains Éric Thibaudeau et Patrick Biron, de Morin-Heights, ont réussi l’exploit peu commun de compléter une édition virtuelle du Marathon de ski canadien (CSM) sur une neige collante.
Les deux potes ont complété les 120 km de l’épreuve dans la catégorie or (coureur des bois pour Biron) et argent dans le cas de Thibaudeau. Ils ont réalisé leur exploit sur les tracés du club de camping de Sainte-Agathe.
« La compétition existe depuis 50 ans, entre Lachute et Ottawa-Gatineau. Mais nous l’avons effectuée en mode pandémie. Il s’agit d’une compétition participative, dont on a franchi 60 km par jour. Pour l’épreuve du bronze, j’ai dû traîner un sac à dos de 5 kg dès le départ. Pour sa part, Patrick en plus de transporter son sac, devait coucher dehors, pour réussir dans la catégorie or. Il a tout de même été chanceux de pouvoir coucher sur son balcon (rires) », a commenté Éric, le fils de Guy « M. Conditions de Ski » Thibaudeau.
Âgé de 39 ans, Éric Thibaudeau entend réaliser en 2023 le volet or du marathon.
« J’ai hâte de monter de division, mais je redoute le coucher à l’extérieur, souvent sur de la paille, à la belle étoile, près d’un feu. Cette année, Pat a été chanceux, car lors de la Fête de la Saint-Patrick, quand nous avons relevé le défi, il faisait -4° C dehors. Mais j’ai reçu des témoignages soulignant que certains ont dû coucher dehors à -40° C, par le passé. D’ailleurs, dans ces conditions extrêmes, certains préfèrent dormir au Château Montebello », a-t-il confié.
Les deux aventuriers de 39 ans (Éric) et 40 ans (Patrick) ont suivi les règles de près, même à distance.
« On s’est entraînés le plus longtemps possible, avant d’embarquer sur nos skis de fond. Il a fait jusqu’à 17° C, à la Fête des Irlandais. Nous avons été affectés par des conditions opposées à celles habituel-les. Le fartage des skis n’était pas évident dans ces conditions. On a appliqué un clister, un genre de colle dégueulasse, qui a imbibé nos skis. On ne glissait presque pas et nous avons forcé comme des malades pour compléter l’épreuve. C’est une fierté pour nous, dans les circonstances », a-t-il témoigné.
Un défi admirable
Isolés du contexte habituel du marathon, les deux joyeux lurons ont réussi le parcours sans acclamation ou autre soutien des compétiteurs et bénévoles habituels, le long du tracé.
« C’est correct quand même : on a réussi à bronzer (rires). Nous étions six amis de Saint-Sauveur et de Morin-Heights à vouloir relever ce défi, à coups de 9 à 10 heures par jour, entre 7h et 17h. On voulait éviter la noirceur. On rejoignait les check-points, mesurés par GPS, pour avoir des résultats officiels. On a eu droit à des bars tendres, des petites collations, de l’eau, du Gatorade et des petits repas. Merci à notre entourage. »
Le fils d’Andrea Whittaker a suffisamment apprécié l’activité pour l’essayer à nouveau.
« En mode virtuel, c’est plus accessible. On le faisait à notre rythme. Mais sans l’ambiance de soutien des bénévoles, c’était différent. Au moins, à nous deux, on conservait une certaine adrénaline, qui nous permettait de continuer. En temps normal, si un compétiteur n’en peut plus, une navette peut le ramener au point de départ », a-t-il spécifié.