Patinoires couvertes : Patiner et jouer au hockey malgré les intempéries
Par Luc Robert
L’édification de patinoires extérieures couvertes reçoit la cote de certaines municipalités et organismes, lorsque l’intention de faire bouger les jeunes est énoncée.
Les nombreux redoux font souvent damner les préposés, qui passent des nuits blanches à revamper les surfaces glacées.
À Saint-Sauveur, l’administration municipale a présenté l’an dernier une demande de subvention auprès du Programme d’aide financière récréative et sportive (PAFIR), un organisme fédéral-provincial.
« On parle d’un projet de 1,7 à 2,3 millions de dollars, au parc Molson. Ça fait des années que nous avons un œil là-dessus. L’idée est d’instaurer une patinoire avec toiture, des bandes, une slave possiblement en ciment et surtout l’installation d’une grande toile de contour bloquant le soleil. Il y a moyen de poursuivre les sports d’hiver, avec un peu d’imagination », a détaillé le maire de Saint-Sauveur, M. Jacques Gariépy.
« En plus de la patinoire couverte, nous visons la construction d’un bâtiment de services et l’amélioration de l’éclairage de nos sentiers à patins. À nos trois patinoires et nos sentiers, on a déjà reçu jusqu’à 1 200 personnes sur place. La vocation se veut familiale et scolaire. Des écoles primaires viennent régulièrement au parc Molson. Quant à la subvention, nous pourrions obtenir une réponse d’ici à la fin de l’année », a spécifié Mme Ève Pichette-Dufresne, directrice du service de la vie communautaire à Saint-Sauveur.
À Sainte-Adèle, l’idée d’une patinoire extérieure couverte plaît à l’ancien professionnel Robert Sirois, ex-membre des Capitals et des Flyers.
« Ce serait un projet jeunesse formidable. Dans le contexte des cours par alternance au secondaire, les jeunes y goûtent, car ciblés par les mesures sanitaires. Je verrais très bien ce genre de patinoire couverte à la Place des Citoyens. Je vais faire des démarches auprès de mes amis anciens professionnels », a estimé l’ex moustachu.
Quant à elle, la mairesse de Sainte-Adèle, Mme Nadine Brière, a relaté que des scénarios ont déjà été avancés.
« M. Sirois supporte une bonne idée et je reconnais son dévouement pour les jeunes. Nous comptons déjà deux patinoires de hockey, une de patinage libre avec anneau, et une relocalisée du lac rond au parc Grignon. À mon entrée (à la mairie), le centre sportif était déjà dans les cartons, avec une possible patinoire recouverte et réfrigérée à l’extérieur. Toutefois, il n’y avait pas de possibilité d’obtenir une subvention et la MRC a rejeté l’idée, devenue trop dispendieuse. Nos jeunes de l’élémentaire ont régulièrement des sorties de hockey aux patinoires et de la raquette. Nous pouvons aussi nous concentrer sur nos montagnes et nos lacs. »
Patinoires réfrigérées
En 2008, la Fondation du Canadien pour l’enfance a lancé son projet phare de construction de patinoires extérieures, réfrigérées et multisports. Plus de la moitié de ses fonds sont investis dans la réalisation de son programme «BLEU-BLANC-BOUGE», soit un investissement de plus de 1,5 million de dollars par patinoire.
« On parle de patinoires réfrigérées, établies dans des épicentres de la pauvreté, soit le critère numéro un promu par la Fondation. On en retrouve présentement dans 11 villes au Québec. Deux autres sont en préparation en Abitibi et au Saguenay. Depuis qu’Andrew Molson (frère de Geoff) est venu voir mes anciens élèves, pour faire retirer le chandail d’Émile Bouchard, je suis demeuré en contact avec eux. Je voyais dès lors une patinoire réfrigérée dans le secteur Melançon, près de la barboteuse du parc Kinsmen. J’aurais aimé que ce projet soit réalisé depuis longtemps, a soupiré le citoyen Marc Bourcier. Nos jeunes ne doivent pas être toujours à la merci des changements climatiques. »
À une certaine époque, le maire Stéphane Maher avait tenu une conférence de presse à l’aréna régional de la Rivière-du-Nord, en indiquant qu’une telle patinoire couverte pourrait y voir le jour.
« Selon une étude effectuée il y a deux ans, les coûts analysés pour construire une patinoire extérieure réfrigérée se rapprochaient des sommes nécessaires à l’ajout d’une troisième glace intérieure, à l’aréna régional de la Rivière-du-Nord. Nous avons donc déterminé de ne pas aller de l’avant avec une patinoire extérieure et de prioriser une éventuelle 3e glace intérieure, si les besoins sont en hausse, après la COVID », a spécifié l’adjoint exécutif à la mairie, M. Simon Geraghty.
Saines habitudes de vie
La Fondation du CH pour enfants répond au besoin d’infrastructures sportives à des quartiers moins bien nantis, permettant ainsi à des milliers d’enfants et à leurs familles de patiner.
« Notre température fluctue et nous avons besoin de ce genre d’équipement. Grâce à des commanditaires, la Fondation amène l’investissement d’environ 1,5 million $ requis. Et c’est en janvier que les prochaines villes visées seront identifiées. Un jour, ce sera notre tour », a prédit M. Bourcier.