Phil Shaw et le « défi d’une vie »
Réaliser six marathons en cinq fins de semaine, c’est possible, et c’est ce qu’a prouvé le skieur de Val-Morin Phil Shaw. Passant par la Finlande, la Suède et même l’Italie, celui-ci a vécu une saison record pour l’hiver 2025.
À bientôt 59 ans, Phil Shaw continue de briller sur les pistes de ski de fond. Originaire de Prévost-Shawbridge, le passionné de ski a parcouru un chemin impressionnant, du ski de fond de niveau débutant à des performances de haut niveau. Aujourd’hui, il est reconnu pour ses exploits dans les marathons de ski de fond, un domaine où il s’illustre année après année. Cet hiver, il a relevé un défi de taille en participant à six marathons de ski de fond consécutifs sur cinq week-ends. Un exploit qu’il considère comme un défi unique dans sa vie. Et il ne cache pas sa fierté d’avoir réussi, malgré les difficultés rencontrées en cours de route.
Parmi ses courses les plus marquantes de cette saison, M. Shaw mentionne celle en Finlande le 22 février dernier. Il se sentait « top shape » du début à la fin, et a réussi à maintenir un rythme stratégique qui lui a permis de dépasser plusieurs concurrents sur la fin de la course. C’était la première fois qu’il réalisait cette course. « C’était tout un nouveau paysage, un nouveau parcours, un nouveau feeling. C’est un feeling finlandais. Il y avait un petit peu plus d’atmosphère qu’en Suède ou en Italie. C’était un petit peu plus le party qu’ailleurs. […] C’est très bien situé, leur compétition. Ça passe à côté de lacs et de ruisseaux, il y a de bonnes descentes, des bonnes montées. J’adore le parcours en Finlande », affirme-t-il.
Des défis à surmonter
Cependant, toutes les courses ne se sont pas déroulées sans accrocs. La course en Suède, le 2 mars, a été plus difficile en raison d’un début de rhume qui l’a empêché de donner son meilleur. Malgré cela, Phil Shaw a su s’adapter à la situation et finir la course avec une belle énergie. « J’ai adoré la course, malgré que je n’étais pas dans mon assiette. J’adore le paysage, c’est surtout des forêts conifères. […] Les arbres, comme ici, sont très hauts et gros. Ils sont mêlés aussi avec des arbres feuillus. Moi, ce n’est pas juste la course. J’adore le paysage qui est changeant », dit-il.
Le skieur confirme que l’expérience était un très grand défi. « C’est un défi de once in a lifetime. J’ai voulu faire ça avant d’être trop vieux ou être incapable de le faire. Je pensais à faire ce genre de défi dans le passé, mais ça n’a jamais été possible. Là, tout s’enlignait que c’était possible pour cet hiver. Donc j’ai embarqué. C’était un défi, un challenge, un exploit que je ne revivrais pas parce que c’était trop. Je ne suis pas surpris d’être malade, dans le fond », souligne-t-il.
Pour se préparer à un tel défi, Shaw a suivi un entraînement rigoureux, notamment avec l’aide d’un coach, Grégory Sanche, du Club-Fondeurs Laurentides. L’entraînement a commencé dès le mois de janvier, avec des séances d’intervalles et des journées de repos stratégiques pour éviter l’épuisement. En été, il s’est aussi préparé en faisant du ski à roulettes, avec un volume moyen de 14 heures par semaine. « J’ai écouté à la lettre ce qu’il m’a dit, puis ça a bien été. », affirme-t-il.
Fierté et satisfaction
Ce dernier confirme qu’il est fier d’avoir complété ce défi. « C’est un feeling d’accomplissement. C’est très satisfaisant. Je ne peux pas dire que c’est très excitant, comme gagner une compétition, gagner une course, même si c’est une petite course régionale ou une course plus d’envergure. Il y a moins le feeling d’euphorie, mais c’est plus comme un feeling de satisfaction et d’accomplissement. C’est comme un défi d’une vie », explique Phil Shaw.
Mais au-delà des courses et des performances, il trouve aussi une grande satisfaction dans les petits moments qui marquent son parcours, comme ses entraînements sur le P’tit Train du Nord. Il partage également des moments de joie avec sa conjointe, qui participe parfois à des séances de ski de fond ou de ski à roulettes avec lui, souvent vêtue de costumes amusants elle aussi, créant une atmosphère qui fait sourire tous ceux qu’ils croisent sur leur chemin.
« J’avais comme un costume de lutin justement, pour le temps des fêtes. Je l’ai mis une couple de fois en ski de fond. J’avais quelques ballons. Je pense que c’est mon plus wow de l’hiver 2025 parce que j’ai croisé du monde. Il y en avait qui me reconnaissaient, d’autres, c’était du monde qui ne m’ont jamais vu, des touristes. Mais ils avaient le sourire. Ça, ça me fait du bien de voir le monde, les croiser, les faire rire ou sourire », conclut-il.