Lettre ouverte : Nos sentiers, notre richesse

Par Rédaction

Les sentiers en nature ont connu un spectaculaire regain de popularité au cours des derniers mois, en raison des diverses mesures pour limiter les risques de contagion. La fréquentation connaîtra sans doute une baisse après la pandémie, mais il reste qu’on observe, depuis plusieurs décennies, une constante augmentation de la pratique des activités de plein air.

Dans la MRC des Pays-d’en-Haut, l’attrait du plein air couplé avec l’augmentation rapide de la population pose de plus en plus de défis quant à la disponibilité, à l’accessibilité et à la gestion des sentiers.

Heureusement, les sports et les activités en nature sont au cœur de l’identité de la MRC. Aussi, la population et les élus des Pays-d’en-Haut reconnaissent l’importance de se mobiliser collectivement pour préserver et développer cette richesse que constituent les sentiers réservés aux activités non motorisées. Grâce à l’action concertée des administrations municipales et de la MRC, nous pouvons notamment compter depuis 2017 sur une Politique de protection et d’accès aux sentiers.

Plein air, santé et environnement

De nouvelles réalités démographiques et de nouvelles façons d’envisager notre mode de vie contribuent à faire littéralement exploser la demande d’accès au plein air. Parmi la population vieillissante, il y a de plus en plus de personnes en bonne santé et qui veulent garder la forme. En même temps, une grande partie de nos concitoyens voit sa qualité de vie plombée par les maladies de civilisation (obésité, diabète, cancers, cardiopathies, etc.), lesquelles pourraient être en bonne partie évitées si l’adoption d’un mode de vie physiquement actif leur était facilitée. En effet, il ne suffit pas de vouloir être actif. Encore faut-il avoir un environnement qui le favorise.

Les municipalités prennent de plus en plus conscience du rôle qu’elles peuvent jouer en faveur de la santé de leur population. En ce qui concerne le mode de vie actif, notre gouvernement de proximité a le pouvoir d’agir de multiples façons pour créer des « environnements favorables » . Entre autres par son plan d’urbanisme, la municipalité peut veiller à conserver et à développer sur son territoire un réseau de sentiers, à la fois pour la randonnée et le transport actif.

De plus en plus de citoyens désirent avoir la possibilité d’accéder à la marche en pleine nature, à partir de chez soi, sans avoir à prendre sa voiture. Dans cette optique, relier entre eux par des sentiers les quartiers résidentiels, les regroupements de services et les réseaux régionaux permet de hausser la valeur des sentiers en leur attribuant une fonction pratique, en plus de leur fonction de loisir. S’appuyer sur les compétences municipales en transport pour entretenir des sentiers utiles aux déplacements courants, tout en soutenant l’adoption de saines habitudes de vie, pourrait justifier l’octroi de ressources supplémentaires à celles habituellement consacrées aux loisirs.

Il est de plus en plus admis que notre territoire a été développé et aménagé sans tenir compte des impacts à long terme sur notre santé et sur la qualité du milieu. Alors que les données scientifiques s’accumulent depuis plus de quarante ans pour montrer que nous avons fait fausse route, les actions concrètes pour corriger la direction sont toutefois encore bien timides.

Si nous voulons conserver l’irremplaçable richesse que constitue notre environnement naturel; si nous croyons à l’importance de l’accès à la nature pour tous, nous devons, comme citoyens, faire entendre notre voix. Une participation accrue des citoyens à la gestion des affaires municipales pourrait peser considérablement en faveur d’une accélération du changement.


Gérald Baril est résident de Morin-Heights et ex-conseiller scientifique en saines habitudes de vie à l’Institut national de santé publique du Québec.

La parole aux lecteurs

Vous aimeriez partager votre point de vue ou votre opinion sur un sujet qui vous tient à cœur ? Envoyez-nous votre lettre ouverte ou votre commentaire à l’adresse suivante opinion@journalacces.ca

3 commentaires

  1. Il faudrait que les politiciens de St-Jérôme lise votre article car il s’apprêtent à accepter un développement domiciliaire de 3500 maisons, nommé hyprocritement écho quartier, qui détruira une forêt superbe où il y a actuellement des kms de sentiers de randonnée, de raquettes, ski de fond et vélo. Cette forêt est actuellement adjacente et accessible par le superbe parc du Lac Jérôme et de l’aréna municipale. Ce sera une perte inestimable et irremplaçable en plus où on retrouve une nature diversifiée, un ruisseau superbe et des terres humides.
    Qu’elle tristesse 😥

    • Nous y sommes allez récemment. Une richesse inestimable. Il sera impossible de faire marche arrière par la suite. SVP mobilisez-vous pour sauver cette forêt.

  2. Vous résumez avec brio la situation. Les villes et les MRC ont le pouvoir de protéger les espaces verts. La MRC Pays-d’en-Haut est à revoir le schéma d’urbanisme. Alors, demandons d’investir dans les infrastructures vertes. (parc, boisé, réserve naturelle.)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *