Laurianne Desmarais-Gilbert est devenue un modèle de persévérance avec sa 4e place aux Mondiaux senior de ski acrobatique. Photo : Simon Ricklin

Ski acrobatique : Desmarais-Gilbert peine toujours à croire à sa 4e place aux Mondiaux

Par Luc Robert

Avec des informations de Sportcom – En période de ressourcement chez une amie parisienne, l’Adéloise Laurianne Desmarais-Gilbert a toujours de la misère à croire sa place au pied du podium, réalisée le 19 mars dernier aux Championnats du monde de ski acrobatique, qui avaient lieu à Engadine, en Suisse.

Desmarais-Gilbert a profité des Mondiaux pour signer le meilleur résultat de sa carrière aux bosses chez les seniors. Deuxième à s’élancer en super finale, elle a obtenu 69,64 points pour prendre le premier rang provisoire, ce qui lui a permis de croire à une médaille. La Japonaise Hinako Tomitaka a délogé Desmarais-Gilbert en obtenant 75,15 points. La Québécoise a finalement glissé au quatrième rang après les descentes de la Française Perrine Laffont, championne du monde à 77,92, et de la Saskatchewanaise Maïa Schwinghammer (74,92), médaillée de bronze.

« Complètement irréel ! »

« J’avais les yeux rivés au tableau indicateur à chaque descente. C’est complètement irréel ! Je visais un top-10 au mieux. Et là, je réalisais avoir probablement effectué ma meilleure descente à vie. Perrine s’est élancée et j’ai finalement échappée la dernière marche du podium. Mais elle le méritait, en connaissant une excellente descente, comme prévu. J’ai tout de même vécu le frisson (thrill) de ma carrière », a commenté l’athlète en entrevue.

Cette performance relance la carrière de l’athlète de 27 ans, qui s’est mise à nouveau à rêver aux Jeux olympiques de Cortina d’Ampezzo en 2026. « Ça donne le goût des Olympiques d’hiver en sacrifice, après une telle performance. D’autant plus que je n’ai jamais été aux Jeux, ni à Cortina, pour skier. Habituellement, en Coupe du monde, ce sont les six meilleures de la première finale qui passent en super finale, mais aux Mondiaux, c’est toujours un peu différent et les huit premières passaient. Je me suis classée septième et j’ai saisi l’occasion. C’était clairement au-delà de mes attentes et de mes rêves les plus fous. Je n’aurais jamais pu imaginer ça, mais c’est arrivé. Je savoure ça au repos », a confié celle qui habite toujours à Sainte-Adèle.

« Tout était nouveau pour moi. Je me suis assise dans le fauteuil de la meneuse le temps d’une seule descente, mais c’était assez addictif. Ça me donne envie d’y retourner au plus vite. Il restait de très bonnes compétitrices après moi, mais j’avoue que j’ai cru au podium pendant un moment. Jamais je n’ai réussi de score aussi haut », s’est-elle souvenu.

Baume et félicitations

Pour Laurianne Desmarais-Gilbert, cette 4e place aux Championnats du monde est venue mettre un baume sur une saison remplie de hauts et de bas. Si elle a participé à quatre premières finales lors de la dernière campagne, elle a également été mise de côté pour les deux Coupes du monde disputées en Asie à la fin février.

« Aux Mondiaux, il y a plus de pression et plus de regards tournés sur notre sport. Je pense que mon résultat prouve vraiment que j’ai ma place dans l’équipe canadienne : j’avais un peu de rage au cœur. Ça me donne confiance, autant pour la saison prochaine que les sélections. Je me rends compte que les Jeux olympiques ne sont peut-être pas si loin que ça pour moi. Il y aura 32 places au total au sein de Free Style Canada pour l’Italie, pour participer à diverses épreuves. Quatre filles devraient être sélectionnées. J’espère être parmi elles, mais c’est encore un long shot. Si tu ne performes pas, on peut être limitées à deux ou trois dames seulement choisies sur l’équipe nationale.»

N’empêche que Desmarais-Gilbert a laissé une carte de visible enviable aux sélectionneurs de la feuille d’érable. « Je ne suis pas certaine de la totalité des critères, mais un résultat de 2025 sera considéré pour la sélection olympique de 2026. Et ma 4e position est géniale comme occasion de me démarquer. Je me croise les doigts. »

Ses vacances dans la ville lumière ont été parsemées de petites douceurs. « Quand tu te bats en 25e ou 30e place pendant longtemps, tu te remets en question, mais je n’ai jamais baissé les bras. Après mon retour à l’hôtel en Suisse, j’ai appelé ma famille et mes amis. Ma sœur Valérie (skieuse retraitée) pleurait à chaudes larmes avec moi. C’est la rançon de la gloire. Je remercie les parents et jeunes athlètes de Sommet Saint-Sauveur, qui m’ont envoyé des tonnes de courriels d’amour. Je vais encore régulièrement skier à Saint-Sauveur, même si mes entraînements spécifiques se passent à Val-Saint-Côme. Là, je me gâte en France, mais je vais revenir dans les Laurentides motivée comme jamais », a-t-elle terminé avec une énergie contagieuse.

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