Ski de fond : Alexandre Cormier effectue un retour prometteur sur les planches
Par Luc Robert
Le fondeur Alexandre Cormier a repris de la vigueur sur les sentiers enneigés cet hiver, après avoir été ralenti l’automne dernier par une mononucléose qui l’empêchait d’exercer son talent.
Le Piedmontais de 20 ans a connu une progression graduelle dans le sport au cours de sa jeunesse. Ambitieux, il n’a jamais compté les heures dans sa préparation aux diverses courses à pied auxquelles il a pris le départ et qu’il a souvent remportées.
Perfectionniste et assidu
« Aussi loin que je me souvienne, Alex a toujours été compétitif, perfectionniste et assidu. Marc [Cormier, son défunt père] croyait aux vertus de pratiquer plusieurs sports pour se développer. La course à pied, le cross-country, le baseball ont été différentes disciplines auxquelles il s’est adonné. Et en 1re secondaire, il s’est dirigé vers le ski de fond, où il progresse toujours », s’est souvenue sa mère Patricia Duplain, pharmacienne sauveroise et marathonienne.
Le jeune adulte fait partie de la filière canadienne de relève et ses prouesses sont épiées par les dirigeants nationaux du ski de fond.
« Je me trouve actuellement au sein du groupe national 1, soit l’ancienne équipe nationale de relève, le dernier niveau avec la grande équipe. Je visais une place sur l’équipe nationale U23, mais je n’ai pas été choisi. Il me manquait un peu d’énergie pour atteindre le niveau habituel de mes compétitions aux sélections. Ce n’est pas grave, je suis encore jeune à 20 ans. Je suis juste content de pouvoir encore performer à mon retour, parce qu’une mono, ça dure longtemps et ça peut réapparaître », a prévenu l’athlète, qui dose ses efforts sur le chemin du retour à la compétition.
Fils de deux coureurs, Alexandre Cormier a été élevé au sein des MC Guerriers 80 de Piedmont, un club de course et de mise en former de feu Marc Cormier, qui lui participait à des épreuves Ironman. Son rejeton a excellé dans sa jeunesse au baseball à Prévost et en cross-country, partout au Québec.
Se rendre aux Olympiques
« Je me fixe présentement des objectifs modestes, indique le skieur. Je veux bien faire et me trouver au sommet de ma forme à la mi-mars, à temps pour le Championnat canadien de Canmore, en Alberta, puis au Championnat national américain de la fin-mars, à Lake Placid. Je veux donner une chance à mon organisme de récupérer et de ne pas rechuter. Cet automne, il m’arrivait d’être affecté par une résurgence de fatigue. Les Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie ? Bof ! J’aurai encore 21 ans lors des qualifs et je n’y pense pas trop. Je suis encore jeune et je veux demeurer en santé. Il serait plus logique de songer que je pourrais être dans les Alpes françaises, lors des Jeux olympiques d’hiver de 2030. Il peut se passer beaucoup de belles choses d’ici là. »
Ce but ultime de se rendre aux Olympiques, Alexandre Cormier le caresse depuis sa tendre jeunesse.
« Il fréquentait l’Académie Lafontaine, à la 5e année du primaire, quand il devait inscrire au tableau ce qu’il espérait faire dans sa vie d’adulte. Alex visait déjà les Olympiques et il a souligné à tout le monde qu’il y serait un jour. C’est un bon athlète et il peut toujours y rêver. On verra bien pour la suite des choses. Dernièrement, il était contraint à des entraînements limités. Le virus de la mono affecte le foie et la rate. Sa force était affectée. Il semble très bien parti sur le chemin du retour », a prévu Mme Duplain.
Dans le bain
Cormier demeure toujours en pension dans une famille d’accueil de Sainte-Féréole-les-Neiges, avec son ami Samuel Picard, l’ex-hippolytois déménagé dans Charlevoix.
« On a encore du plaisir à s’entraîner ensemble. On repousse les limites en se donnant des défis mutuels. Le style patin m’a toujours été plus facile. Là, je travaille mon classique et je m’améliore encore. En 2025-2026, j’espère pouvoir participer à des courses de la Coupe du monde de ski de fond. Je suis sur le chemin du retour : il faut juste doser la machine (humaine), pour ne pas que la mononucléose récidive », a raisonné Cormier tout haut.
Son ex-entraîneur des Fondeurs des Laurentides, Rémi Brière, estime qu’il se trouve sur la bonne voie, parmi les meilleurs de son âge. « Sa progression est linéaire. Je pense bien qu’il va se retrouver parmi les meilleurs d’ici la fin de la saison, même s’il ne va pas compétitionner en Europe », a-t-il prévu.
De retour sur les podiums
Cormier a récemment pris le 1er rang en finale du 3 km sprint masculin, le 19 janvier dernier à Mount Van Hoevenberg, soit au Parc olympique des Jeux de 1980 à Lake Placid, dans l’État de New York. Il a ramené un chrono de 2 min 18 sec et 53 cent, devant deux autres Canadiens, Guillaume Pelchat (retard de 0,86sec) et Jeremy Lants (+ 2 min 19 sec). Il a aussi fini 4e au 7,5 km classique au même endroit.
Plus tôt en décembre 2024, il a aussi dominé à l’épreuve du 7,5 km de style classique, cette fois au Centre de ski nordique Nakkertok de Cantley, en Outatouais. Il s’agissait d’une autre compétition chapeautée par la Fédération internationale du ski.
Rappelons qu’Alexandre Cormier a été honoré par Ski de fond Québec, dans le cadre de son Gala Méritas, en étant sacré athlète de l’année en 2024.