Les aînés, acteurs du développement social et économique
La voie choisie par les autorités locales et régionales pour s’adapter aux mutations démographiques sera l’un des déterminants clés de la qualité de vie des personnes âgées et du bien-être de l’ensemble de la communauté. On ne peut plus parler de développement économique sans parler de développement social.
C’est la thèse soutenue par le mémoire rédigé par la Table des aînés de la MRC des Pays-d’en-Haut et soumis à la consultation publique lancée par la MRC en vue de son sommet socioéconomique de juin 2018.
« J’assistais récemment à une table régionale des préfets et j’ai constaté que les aînés n’étaient pas considérés en tant qu’acteurs du développement économique, affirme Violaine Guérin, coordonnatrice de la Table des aînés de la MRC des Pays-d’en-Haut. Au contraire, il est important de considérer l’apport social des aînés pour la société. Les personnes de ce groupe d’âge ne sont pas qu’un coût pour la société, mais une valeur ajoutée. »
La MRC des Pays-d’en-Haut est le territoire de la région des Laurentides où l’on retrouve la plus forte proportion de personnes âgées de 65 ans et plus, selon les données de 2015. Les perspectives sociodémographiques prévoient que près de 50 000 personnes habiteront le territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut en 2031, dont près de 50 % seront âgées de plus de 55 ans.
Le bénévolat
Toujours selon le mémoire de la Table des aînés, « l’augmentation du nombre de personnes âgées actives et en bonne santé ne doit pas seulement être considérée comme un accomplissement social(…). Certaines personnes âgées ont, il est vrai, des besoins plus importants en matière de soins, mais, de manière générale, les personnes aînées et retraitées possèdent un savoir et une expérience inestimables, du temps et de l’énergie à revendre et des ressources financières propres, qu’elles peuvent mettre au service des sociétés (…) ».
« Le bénévolat, comme implication citoyenne, permet une offre de services que le gouvernement ne peut dispenser. Je pense aux services de transport ou à la livraison de repas », poursuit Violaine Guérin.
Le bénévolat peut aider à traverser des périodes de transition comme la retraite.
Le bénévolat peut également permettre d’établir des liens avec sa communauté, aider l’aîné à maintenir ses compétences ou à en acquérir de nouvelles, et lui permettre de participer au processus démocratique.« Au Québec, lorsque les gouvernements injectent 1 $ au sein d’un organisme en action bénévole, les bénévoles et leur association génèrent une moyenne de 4 $ en prestation de services variés au sein de leur communauté. Ces chiffres très représentatifs démontrent à quel point nous ne pouvons plus isoler le secteur économique du secteur social », conclut le mémoire de la Table des aînés.
C’est aux niveaux local et régional que sont dispensés la majorité des services les plus essentiels qui permettent aux personnes aînées de rester actives.
La société doit valoriser et exploiter ce potentiel, tant pour améliorer la qualité de vie et la dignité des personnes âgées que pour créer de nouvelles opportunités de croissance et ainsi atténuer les effets négatifs du changement démographique.
La Table des aînés, lieu de concertation et d’action qui intervient dans des situations mettant en jeu la qualité de vie, les intérêts et les droits des aînés, demande donc d’être soutenue et qu’on fasse appel à son expertise pour le développement économique et territorial de la MRC.